
Connaissez-vous La fresque des étapes humaines du changement ?
C’est une façon de découvrir et de décrypter par le jeu et l’expérimentation la réalité d’un processus de changement, de questionner ses représentations du changement pour identifier les pistes d’actions pertinentes. Très utile !
Changer est rarement simple ! Qu’il s’agisse d’adopter de nouveaux comportements individuels, de transformer une organisation ou de relever les défis sociétaux qu’aborde la démarche RSE/RSO/développement durable, la question demeure : qu’est-ce qui permet réellement aux êtres humains de changer ? C’est précisément ce que propose d’explorer la Fresque des étapes humaines du changement, développée par Séverine Millet *.
La Fresque s’appuie sur le Modèle Transthéorique du Changement (TTM) élaboré dans les années 1980 par James Prochaska et Carlo DiClemente (Université de Rhode Island, États-Unis). Ce modèle est issu de la recherche scientifique sur les comportements de santé (arrêt du tabac, activité physique, alimentation, etc.) et a depuis été largement validé dans de nombreux domaines. Séverine Millet a transposé ce modèle dans un format visuel, participatif et pédagogique, pour en faire une Fresque permettant de mieux comprendre les dynamiques humaines du changement et d’éclairer les dynamiques profondes de la transformation individuelle et collective.
La Fresque permet de découvrir plusieurs stades successifs par lesquels passent les individus lorsqu’ils modifient leurs habitudes :
- Précontemplation : « Je ne vois pas de problème. »
- Contemplation : « J’y pense, mais je ne suis pas encore prêt. »
- Préparation : « J’ai décidé de changer, je planifie. »
- Action : « Je passe à l’acte. »
- Maintien : « J’ancre mon nouveau comportement. »
- Terminaison : « Mon nouveau comportement est ancré. »
++ Rechute (Parfois) : un retour en arrière qui fait partie du processus d’apprentissage.

Dans le contexte des transitions sociétales actuelles, la Fresque a une dimension stratégique :
- Elle aide à comprendre pourquoi les individus ou les collectifs peuvent être bloqués face à l’urgence écologique, sociale, sociétale, malgré les données et situations connues, non durables, et les évidences scientifiques
- Elle met en lumière les freins émotionnels et cognitifs (peur, déni, sentiment d’impuissance) qui ralentissent l’adoption de comportements nouveaux
- Elle ouvre des pistes pour stimuler la motivation positive : donner du sens, mettre en avant des exemples inspirants, valoriser les petits pas et les réussites.
- Elle offre un langage commun pour accompagner les transformations systémiques en respectant les rythmes humains.
Elle est une boussole pour les individus et les organisations : elle est un outil utile pour se mobiliser concrètement face aux enjeux du développement durable, dans le cadre d’une démarche RSE/RSO.
- Pour les individus, elle donne de la clarté sur leur propre parcours et processus de changement : comprendre pourquoi on peut rester longtemps en contemplation avant d’agir, pourquoi une rechute n’est pas un échec mais une étape normale.
- Pour les dirigeants, managers, coachs et accompagnateurs du changement, elle fournit une grille de lecture précieuse pour adapter l’accompagnement et les décisions en fonction de l’étape où se trouve la personne ou le collectif.
- Pour les organisations, elle permet de mieux anticiper les résistances, de comprendre que le changement ne se décrète pas mais se construit dans le temps, en respectant les étapes psychologiques.
Les neurosciences apportent un éclairage précieux sur le modèle et que permet d’aborder la fresque :
- Le cerveau humain est câblé pour résister au changement : il économise de l’énergie en répétant les automatismes. Modifier une habitude demande donc un effort cognitif important.
- La motivation repose en partie sur les circuits dopaminergiques : anticiper une récompense active le système de la motivation. D’où l’importance de visualiser les bénéfices futurs du changement.
- Les émotions jouent un rôle clé : la peur peut bloquer, alors que la curiosité et l’espoir facilitent le passage à l’action.
- La plasticité neuronale explique que tout apprentissage ou toute habitude nouvelle nécessite de la répétition, du soutien et du temps pour être consolidée.
La Fresque permet de relier ces connaissances scientifiques à des mises en situation concrètes, en donnant à voir le chemin psychologique et cérébral du changement.
Changer est un chemin, parfois long et sinueux. Comprendre les étapes qui le jalonnent permet de mieux l’accompagner, avec lucidité, bienveillance et efficacité.
* : Séverine MILLET est consultante, coach et formatrice. Elle développe une expertise et des outils sur la dynamique humaine psycho-sociologique et culturelle du changement de comportements face aux enjeux environnementaux et sociétaux.
Son site : https://nature-humaine.fr